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mardi 30 septembre 2014

famine dans les camps de réfugiés maliens


Depuis février 2013, notre association mène une action auprès des enfants réfugiés du camp de Saagniogniogo près de Ouagadougou.
octobre 2014 - camp de Mentao 

Les camps du Burkina Faso sont placés sous la protection du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), institution sous l'égide des Nations Unies. Ils acceuillent à Mentao-Djibo (2013 - 16500 personnes), à Goudoubo - Dori (2013 - 10360 personnes, à Saagniogniogo - Ouagadougou (2013 - 2830 personnes) et Bobo-Dioulasso (1400 à 2000).

Jusqu'alors les réfugiés recevaient 6 kg de riz, 3 kg de bouillie, 1/4 de litres d'huile et 3 500CFA (5.3€) par mois et par personne. Cette ration permet de vivre durant 15 jours, sans viande, légume, fruit ou lait pour les enfants, sucre, thé ou condiments.

Une enquête réalisée en décembre 2013 a constaté des cas de malnutrition dans les camps .... des compléments alimentaires sont parfois distribués aux enfants ....
février 2013 camp de Saagniogniogo

Dès leur arrivée en avril 2012, Les réfugiés ont reçu des tentes du HCR et d'une ONG, ainsi que des ustensiles de cuisine.

A Saagniogniogo, la croix rouge assure les soins au quotidien. Dans ce même camp, Terre des Hommes a mis en place une garderie périscolaire et un pédibus pour laccompagner les enfants à l'école.

Début 2014, poussés par la faim, encouragés par des signes de paix, les réfugiés ont tenté des retours spontanés vers le Mali. Le Haut Commissariat aux Réfugiés les a accompagnés en leur offrant 35 000 CFA par personne (53.4€). Les réfugiés se sont organisés pour louer des moyens de transport. Ils ont démonté en partie leurs tentes et ont parfois vendu les bâches qui les protégeaient.

Le 14 avril, suite à la prise d'otage de fonctionnaires maliens à Kidal par le MNLA, qui s'est soldée par une trentaine de morts et l'envoi de 1500 soldats dans la zone, le HCR a stoppé l'aide au retour, faute de pouvoir garantir la sécurité des réfugiés qui, par leurs statuts sont placés sous leur responsabilité.


21 août 2014 camp de Saagniognogo



La distribution de vivres mensuelle du 10 mai a été reportée au 21 mai ; les réfugiés sont restés 30 jours sans manger.

Depuis le mois de juin, les rations ont été diminuées de moitié. Elles ne couvrent plus qu'une semaine d'alimentation par mois. 

Les réfugiés meurent de faim. Les hommes et les femmes que nous avons vus sont squelettiques. Parmi eux, des femmes enceintes.

En avril, les premières pluies sont arrivées. Les tentes ont été abîmées. Les pluies du 16 et du 20 août 2014 à Ouagadougou ont été particulièrement violentes et même mortelles. Un torrent s'est formé à Saagniogniogo emportant tout sur son passage. Au lendemain de ces orages, jour de distribution, le camion de vivres s'est embourbé sur le chemin et n'a pu venir. Dans le camp, les réfugiés étaient effondrés.

21 août 2014 camp de Saagniogniogo
Nasser,ex garagiste de Gao, a pendant deux ans économisé pour créer un petit commerce de recharge de batterie de portable et un cinéma vidéo-club. L'orage a cassé sa tente et son matériel. 

Shérif, quelques mètres plus loin, a vu sa tente détruite durant la nuit et se réfugie dans un abri où la pluie entre malgré tout et gâte ses maigres possessions. 

Juste à côté, une famille a perdu sa tente entraînée par les flots. Les hommes la reconstruisent au matin.


Le peuple du Sahel, Peuls, Songhaïs, Dogons, Kel Tamasheqs, meurt en silence.


Pendant ce temps les rebelles sont traités avec tous les égards, vivent dans les villas de Ouaga 2000, roulent en 4*4 et envoient leurs enfants dans les écoles privées.... dans l'indifférence et le silence du monde.

vendredi 26 septembre 2014

exposition "Les Peuples du Sahel"
panneau n° 12 : Les camps de Réfugiés 

les faits


Le 18 février 2012, le MNLA et les Djihadistes sont aux portes de Mopti. Le 2 avril, le bureau politique du MNLA déclare : « ... la libération de l’Azawad contribuera à renforcer la sécurité, le développement et la paix pour une meilleure intégration des peuples, des cultures et une meilleure stabilité dans la zone saharo-sahélienne. ».
février 2013 Saagniogniogo 
Le 6 avril, le MNLA proclame la naissance de l'Azawad. Le 21 mai, la présidence du Mali est vacante. Pendant ce temps, les Djihadistes brisent les mausolées de Tombouctou, décrètent la charia et sèment la terreur. Le 11 janvier 2013, l'opération Serval part libérer le Nord-Mali. Le 11 août, Ibrahim Boubacar Keïta est élu Président. La paix semble revenir. Mais, le 17 mai 2014, des fonctionnaires maliens sont pris en otages à Kidal ; les Djihadistes sont toujours présents. Le 4 juillet, la MINUSMA voit son mandat renouvelé.

Les conséquences

février 2013 saagniogniogo
Dès février 2012, Les populations du Nord-Mali fuient vers les pays limitrophes ou vers la capitale (250 000 les réfugiés et 250 000 déplacés).
Les réfugiés partent au Burkina Faso à Mentao-Djibo (35 000 personnes), Goudoubo - Dori (30 000), Saagniogniogo - Ouagadougou (5 à 8000) et Bobo-Dioulasso (1400 à 2000), en Mauritanie à Mbera (80 000), au Niger à Abala (5000) et à Mangaize Tabareybary (50 000) ou en Aglérie (400). Des cas de choléra sont signalés au Niger.


février 2013 Saagniogniogo
Dans les camps, les réfugiés reçoivent, par personne et par mois, 3 kilos de bouillie, 6 kilos de riz, ¼ de litre d’huile et 3500 Francs CFA (5.3€). En avril 2014, faute de vivres, les réfugiés sont resté 30 jours rien à manger.
Pendant ce temps, les élites du MNLA sont logées à Ouaga 2 000 dans des villas luxueuses ; leurs enfants sont inscrits dans les écoles privées de la capitale Burkinabé …

octobre 2013 Mentao
février 2013 Saagniogniogo



photos : Laurence Joignon

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jeudi 25 septembre 2014

exposition "les Peuples du Sahel" 

panneau 11 Rébellion et conflits par M André Bourgeot

Le septentrion malien composé des gouvernorats de Tombouctou, Gao et Kidal est pluriculturel. Des sociétés sédentaires majoritaires ( Songoye), se partagent cet espace avec des sociétés minoritaires de pasteurs nomades, de caravaniers, d'agro pasteurs (Touaregs, Peuls, Maures , Arabes) et d'agro pêcheurs (Bozos). Ces sociétés s'imbriquent souvent et entretiennent, selon les circonstances historiques et politiques, des relations de bon voisinage. Celles-ci sont actuellement bousculées par des turbulences politico militaires d'horizons divers.


Quels sont ils  ?
Sur le plan national, le nord du Mali peut être considéré depuis les années 2005-2006 (et au delà) comme une zone de non droit. Elle se caractérise par l'emprise d'activités criminelles qui relèvent, pour l'essentiel, du trafic de drogues illicites (cocaïne, cannabis), de fraude et de contrebande diversifiées (produits alimentaires, carburant) en provenance d'Algérie, d'êtres humains relatifs à l'acheminement de migrants clandestins. C'est dans ce contexte que les autorités étatiques brillent par leur insuffisance, favorisent la corruption qui se ramifie dans l'ensemble des appareils d'État, à un haut niveau  : souveraineté et autorité de l'État sont en déclin sensible.

Cette situation est le cadre socio politique au sein duquel les conséquences des interventions militaires franco britanniques, puis celles de l'OTAN, en Libye (15 février au 22 octobre 2011)  vont se manifester. Elles ont pour effet de déstabiliser la sous région et le retour précipité des Touaregs maliens incorporés d'abord dans les légions islamiques crées par le Colonel Mouammar Qaddhafi, puis dans l'armée nationale libyenne.

Ces Touaregs, aguerris, rentrent au Mali, avec des armes modernes puisées dans l'arsenal libyen laissé à ciel ouvert après l'assassinat du guide de la «  jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste  », le 20 octobre 2011.

À l'issue de ce retour, se crée le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) se déclarant laïc et indépendantiste, accusant (selon leur terminologie) le Mali de pays colonisateur de l'Azawad qu'il présente comme la terre de leurs ancêtres ce qu'il n'est pas. En effet, cette appellation ethno géographique, couvre les terrains de parcours sillonnés par les pasteurs nomades maures (Bérabich) entre Tombouctou et Araouane, soit 380 km2, alors que ce mouvement le définit comme l'ensemble des régions de Tombouctou, Gao et Kidal.. Sur le plan historique il n' y a jamais eu de chefferie, ni de royaume ni d'empire de l'Azawad. Il s'agit donc d'une construction politique qui ne peut se prévaloir d'une profondeur historique pour se légitimer. Ils signeront une convention avec les forces armées djihadistes qui fera long feu. Leur propagande trouva un écho certain auprès des médias français.

Une autre composante de l'affaiblissement de l'État concerne l'islam politique.
Globalement l'islam au Mali est affilié au sunnisme de rite malékite. Sa réputation est celle de la tolérance à l'égard des pratiques musulmanes, des autres religions monothéistes (chrétiennes) et croyances (animisme).

Alors comment analyser et tenter de comprendre les ruptures au sein de cet islam, et l'implantation des groupes armés narco djihadistes (Aqmi, Mujao et Ansar Eddin el Salafiya) se réclamant de la nébuleuse Al Qaïda et du salafisme djihadiste  ?

Un faisceau de trois composantes principales qui se combinent, peuvent en éclairer la compréhension.
- Ces groupes interviennent dans un contexte où le septentrion malien est une zone de non droit ce qui facilite leur insertion et leur sanctuarisation (unions matrimoniales avec des femmes maures et touarègues). Ils se livrent à des actions humanitaires concernant les soins médicaux , la distribution de produits alimentaires, l'application stricte des dogmes archaïques de la chariya salafiste du XIIIè siècle (amputation de mains, flagellation publique, lapidation).
- Situation de grande précarité et de pauvreté notamment dans les sociétés nomades touarègues, maures et arabes, qui traversent de graves crises structurelles depuis plusieurs années et dont les repères sociaux et culturels s'estompent, voire disparaissent. Certains d'entre eux seront sollicités pour constituer des petits groupes de sous-traitants monnayés qui serviront d'agents recruteurs pour renforcer les katibas (brigades islamistes).
- L'action des confréries et/ou des sectes islamistes, telles que la Djama'at al tabligh1 dont l'influence s'est exercée dans l'Adagh (région de Kidal) et plus particulièrement sur un des leaders des rébellions touarègues des années 90.

 D'une manière plus ponctuelle, l'ascendance de la wahabya2 à Gao et dans les îles avoisinantes depuis plusieurs décennies expliquerait la réceptivité du salafisme djihadiste incarné ici par le Mujao.
Les trois groupes armés narco djihadistes définissent la nébuleuse Al Qaïda qui occupe le septentrion.
- Aqmi  : Al Qaïda au Maghreb islamique. Il est le seul à pouvoir se réclamer d'Al Qaïda dont le «  label  » lui a été reconnu par Oussama ben Laden en 2007. Il résulte du démantèlement du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) par l'armée nationale populaire (ANP) algérienne. Il exerce son influence dans la région de Tombouctou.
- Le Mujao  : mouvement pour l'unité et le jihad en Afrique de l'ouest découle d'une scission à l'intérieur d'Aqmi. Sa composition (multinationale) incorpore également des Touaregs Noirs, des anciens esclaves de Touaregs Blancs, des Peuls, des Arabes particulièrement efficaces dans le trafic de cocaïne et qui en constitue le noyau dur.
- Ansar Eddin el Salafiya  : dirigé par un des leaders touaregs des rébellions armées des années 1990. Ce groupe est essentiellement composé de Touaregs et , à un degré moindre, de Maures.

Toutes ces forces occuperont le septentrion malien. Le coup d'État militaire perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo le 22 mars 2012, précipita la partition territoriale du Mali dont l'intégrité est en cours de restauration après l'opération militaire française «  Serval  3».

Ces situations, dramatiques pour les populations du septentrion (et au delà), ont provoqué un exode massif de réfugiés dans les États de la sous région (Algérie, Burkina Faso, Mauritanie, Niger) et de déplacés dans les grands villes maliennes, notamment à Bamako.
Ces réfugiés sont pris en charge par l'UNHCR (Agence des Nations Unies pour les Réfugiés). Ils ne bénéficient souvent que d'un seul repas quotidien alors que les cadres des groupes rebelles (Touaregs et à un degré moindre, Arabes) évoluent dans la capitale burkinabée (Ouagadougou) dans des conditions d'un luxe violent et arrogant.
Les conditions politico militaires actuelles qui tendent à se pérenniser depuis 2012 n'ont pas permis l'amorce d'un retour de ces réfugiés.

André BOURGEOT
Directeur de recherche émérite (CNRS)
Laboratoire d'anthropologie sociale

1 «  Association pour la prédication  » . tabligh a le sens de «  délivrer  ». Elle est plus connue sous l'appellation de da'wat (le prêche).
2 Secte politico religieuse saoudienne, issue de l'islam sunnite hanbalite

3 Petit félin du désert aux grands oreilles pointues dont la caractéristique est d'uriner 30 fois par heure, marquant ainsi son territoire.

COMMUNIQUE DE PRESSE


Notre association, Kel Imnas, a proposé une exposition sur les « Peuples du Sahel » à la mairie d'Angers dans le cadre du 40ème anniversaire du jumelage Angers-Bamako.

Depuis février 2013, nous menons une action en faveur des enfants et des forgerons maliens réfugiés au Burkina Faso.

Ainsi, dès octobre 2013, il était prévu de parler  de la crise dans le Nord-Mali et de la situation dans les camps de réfugiés.

Conçue et écrite par trois ethnologues, tous universitaires, cette exposition en douze panneaux avait pour objectif d'informer scientifiquement le public angevin sur cette région du monde.

La mairie d'Angers a accepté ce projet qu'elle a soutenu avec une subvention de 350€ pour sa réalisation.

En mai 2014, notre équipe a adressé à  la mairie d'Angers la maquette de l'exposition contenant la thématique de chacun des panneaux.

Le 1er septembre, nous avons accroché notre exposition comme convenu.

Le 2 septembre, les panneaux sur la crise dans le Nord-Mali, écrit par M le Professeur André Bourgeot, directeur de recherche au CNRS et sur les camps de réfugiés ont été démontés par la Ville d'Angers.

Nous avons demandé une explication au cabinet du maire dès le retrait de ces panneaux.

Le 15 septembre, nous avons été reçus en mairie d'Angers ; il nous a été dit nous n'avions pas communiqué le contenu de l'exposition, que cette dernière ne correspondait pas à l'esprit de la manifestation ; de plus des associations maliennes auraient été heurtées par ces panneaux.

Ceci est un mensonge, puisque nous avons honoré ce pourquoi nous nous étions engagés en octobre 2013 et avions reçu 350€.

Après consultation des membres de notre association, nous avons décidé de démonter notre exposition, de rendre la subvention accordée de 350€ et de saisir la presse car nous avons été censurés dans notre contenu scientifique et humanitaire.

Nous, membres de l'association sommes aux côtés des Peuls, Songhaïs, Dogons, Kel Tamasheq, réfugiés du Nord-Mali. Nous priver de la parole, c'est laisser le peuple du Sahel mourir en silence.


copie des échanges mails avec la mairie d'Angers


18/09/2014 - réponse de Kel Imnas à la Mairie d'Angers



16/09/2014  - information fausse donnée par M Augelle à des associations maliennes


De : AUGELLE Alain [mailto:Alain.Augelle@ville.angers.fr] 
Envoyé : mardi 16 septembre 2014 05:47
À : annie coulibaly
Objet : RE : association Kel Imnas, exposition 40e anniversaire.
Bonjour Annie , nous avons rencontré Laurence Joignon hier soir en mairie , Anthony Lusson , Sophie Kotras et moi même au cours d'un entretien d'une heure et demie , ou chacun a exprimé son avis , il en résulte certainement un mal entendu de départ en janvier sur le contenu de son exposition , car l'expo actuelle est axée principalement sur 40 ans de jumelage avec Bamako et non sur la terrible et dramatique actualité du Sahel , ce qui ne remet pas en cause le formidable travail de cette dame , mais il a été jugé bon de retirer deux affiches car celles ci étaient succeptibles de provoquer des problèmes et des réactions négatives , nous nous en sommes expliqués et la porte de la Mairie pour l'association KEL IMNAS reste ouverte avec la proposition de se revoir pour peut être exposer dans d'autres conditions et sur un autre thème , maintenant la décision revient à Mme Joignon
Cordialement en attendant de te rencontrer
A AUGELLE

11/09/2014 - interprétation de la mairie d'Angers "un malentendu"



mail du 13 mai 2014 - présentation des 10 panneaux


De : Laurence Joignon [mailto:ljoignon@yahoo.com
Envoyé : mardi 13 mai 2014 14:00
À : GOURTI Malika
Objet : Re: TR: Exposition aux salons Curnonsky - Interventions/conférences

Bonjour Madame,

Je suis actuellement à Ouagadougou. je ne saurais être présente à la réunion de ce soir.
Cependant, en lien avec mes deux collègues ethnologues, j'estime qu'il nous serait important de pouvoir disposer de 10 panneaux, non de 6 car nos propos sont denses.

Voici le plan de l'exposition :
Les peuples du Sahel et du Sahara

1          Préhistoire et Histoire du Sahara et du Sahel (avec photographies de peintures et gravures rupestres et cartes des grands empires)
2          Vi
vre ensemble sur un même territoire (M Dragoss) 
3          Echanges et Partages : les mares et les marchés (photos des marchés de Gorom Gorom, Mares d'Oursi et de Dori)
4          les peuples nomades : Les Kel Tamasheqs (touaregs) avec photos
5          Les peuples nomades : Les Peuls avec photos
6          Les peuples nomades : les Berbères et Arabes avec photos
7          Les peuples sédentaires : les Dogons
8          Les peuples sédentaires : Les Songhaïs
il est également possible de parler des Sénoufos et des Bobos
9          La crise du Nord Mali par André Bourgeot
10        conséquences de la crise : les camps de réfugiés

Merci de bien vouloir me communiquer rapidement la taille des polices de caractères (Titre, sous-titre, commentaires) afin de prévoir nos maquettes.

Bien cordialement
Laurence Joignon
06 80 26 29 42

proposition initiale du 21/10/2013


40ème anniversaire du partenariat Angers-Bamako
FICHE DE PRESENTATION

PROJET : EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE ET ARTISANALE
LES PEUPLES DU MALI  
LES POPULATIONS SAHARIENNES ET SAHELIENNES -


  1. nom de la structure :
KEL IMNAS
  1. statut de la structure :
Association loi 1901 – association créée en 2010 -
  1. personnes à contacter :
Laurence Joignon – Mikaël Combaud, photographe.
  1. titre du projet :
EXPOSITION PHOTOGRAPHIQUE ET ARTISANALE – Les peuples du Mali – Les populations Sahariennes et Sahéliennes
  1. objectif
Kel Imnas est une association angevine ayant pour objectif premier la collecte et la valorisation de la culture Saharienne et Sahélienne. Nous avons pour partenaire sur Bamako, le Centre Culturel Tumast.

Au cours de nos missions ethnographiques et archéologiques, mais aussi humanitaires, nous avons ainsi collecté de nombreuses photographie sur les modes de vie des populations locales.

Les « Nordistes », Peuls, Tamasheqs (Touaregs), Songhaïs, Bozo, Arabes, Bérabiches … sont une des composante du peuple malien. Beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui résidents à Bamako, ou en exil dans les camps de réfugiés.

Notre exposition photographique et artisanale présentera les modes de vie et l'artisanat traditionnel des peuples du Nord, mais aussi les problèmes auxquels ils se trouvent confrontés aujourd'hui : sécheresse, inondations, guerres, exil …

Nous disposons d'un choix important de photographie, parmi lesquelles l'OCIA pourra choisir 40 d'entre elles, illustrant au mieux ce que cet événement souhaite mettre en avant.

Nous pouvons également proposer la venue de M Ag Ossade, Directeur du Centre Culturel Tumast de Bamako et d'un artisan forgeron, apte à démontrer le savoir-faire des populations Nordistes.

En complément, les membres de notre association peuvent également participer à des tables rondes.

  1. lieux de mise en œuvre
ANGERS
  1. date de l'événement et /ou durée
Selon la programmation de l'OCIA
  1. public visé : à qui s'adresse le projet
Tout public – entrée gratuite – possibilité de visites guidées pour les scolaires -
  1. actions mises en place dans le cadre du projet
exposition photographique et artisanale – éventuellement démonstration de fabrication d'objets par les forgerons
  1. budget global
BUDGET variable selon les options – maximum : 3500€ avec venue de M Ag Ossade du Centre Culturel Tumast de Bamako et d'un forgeron.

  1. participation du public
Nos produits artisanaux sont vendus au profit de nos actions humanitaires. Pour les animations, nous devons par ailleurs investir dans l'achat de matières premières (argent et pierres semi-précieuses). Nous vendons également des brochures relatives à la culture Saharienne et Sahélienne. Nous éditerons pour l'occasion une brochure format A4 et un catalogue d'exposition format A5,
également mis en vente.

  1. contribution financière de la Ville d'Angers
                          350€

  1. autres sources de financement
Kel Imnas prend à sa charge le reste des frais et espère quelques recettes liées aux ventes de brochures ou d'artisanat.

exposition

"Les Peuples du Sahel"

 
 
Cette exposition divisée en douze panneaux présente les "Peuples du Sahel" :
 
panneau 1            : archéologie
panneau 2            : histoire
panneau 3            : Vivre ensemble (texte de M Dragoss Ouedraogo, Bordeaux 3)
panneaux 4 à 7    : les peuples nomades (Touaregs, Peuls, Arabes, Berbères)
panneaux 8 à 10  : les peuples sédentaires (Songhaïs, Dogons, Bellahs)
panneau 11          : la crise dans le Nord-Mali (texte de M André Bourgeot, Directeur d'études CNRS)
panneau 12          : les camps de réfugiés.
 
graphiste : M Loïc Jombart, empreinte studio, les Ponts-de-Cé.
 
Cette exposition a été présentée du 1er au 20 septembre aux Salons Curnonsky à Angers dans le cadre du 40ème anniversaire de la coopération Angers-Bamako, à l'exception des panneaux 11 et 12.

mercredi 24 septembre 2014

 BILAN BOITE A OUTILS


LES CAMPS DE REFUGIES


La situation dans les camps de réfugiés ne s'est pas améliorée depuis le constat fait en février 2013... loin de là. 

Les populations ont faim, très faim.

Cette photographie de notre partenaire, M Ibrahim Ag Ahmed, Président de l'association Tafilist, prise en octobre 2013 suffi à elle-même pour constater de la situation des réfugiés.




Il y a actuellement plus 80 000 réfugiés au Burkina Faso, principalement dans les camps de Djibo (Mentao environ 35 000 personnes), de Dori (environ 40 000 personnes), de Saagniogniogho (50005), Ouagadoudou et Bobo.






LE CAMP DE MENTAO



Voilà à quoi ressemble le camp de réfugiés sur lequel le projet « boîte à outils » s'est réalisé.... Des tentes à perte de vue, des vautours en guise d'éboueurs, des arbres absents, du sable (ce jour-là, il y avait une tempête de sable) et la désespérance.






Seul aspect positif, les tentes sont en coton, des latrines, des douches, des points d'eau, des mosquées, des écoles et des lieux de réunion sont aménagés dans les trois camps de Mentao.


RENCONTRE AVEC LES AUTORITES TRADITIONNELLES ET L'ASSOCIATION TALIFIST A MENTAO (BURKINA FASO)



En octobre, afin de faire le point sur l'ensemble de nos projets en cours ou programmés précédemment, tels que la construction d'une école, d'un dispensaire et d'un magasin d'alimentation pour bétail, notre équipe s'est rendue dans les camps de Goudoubo près de Dori et de Mentao près de Djibo au Sahel.





Durant cette visite, nous avons pu rencontrer les autorités traditionnelles de la région d'Aglal, réfugiées au Burkina Faso : le chef de fraction, ses fils, son marabout et ses conseillers, ainsi que le président de Tafilist, notre association partenaire. Le chef de fraction et notre partenaire Tafilist ont remercié l'action de notre association Kel Imnas tant pour son investissement, sa fidélité à ses partenaires et à sa pugnacité dans la recherche de solutions financières pour accompagner les populations aujourd'hui en exode.



DES SUBVENTIONS IMPOSSIBLES


Notre association s'est battue pendant plus de six mois pour tenter d'obtenir d'autres subventions . Nous avons sollicité les organismes suivants : la cellule de crise du Ministère des Affaires étrangères, l'Agence Française de Développement, le Conseil Général du Maine et Loire, la Mairie de Murs-Erigné, l'Office de Coopération Internationale de la Ville d'Angers, la Caisse d'Epargne .... sans succès. 

Voici la réponse de la Cellule de Crise du Ministère des Affaires Etrangères : 
« Merci de votre message. Nous ne pourrons pas donner une suite favorable à votre demande de subvention. Le soutien sur la crise malienne sera désormais pris en charge sur les financements émanant des engagements budgétaires pris lors du sommet de Bruxelles et ne relève donc plus des crédits d'urgence du Centre de Crise. En vous souhaitant bon courage pour la recherche de soutien, Bien cordialement... »

Seule la CGT, au niveau national (métallurgie) et au niveau local (section CDC), nous a apporté son soutien matériel et moral. 

Conseil Régional des Pays de la Loire nous accompagne sur le projet concernant les enfants maliens réfugiés au Burkina Faso.

Aussi, nous remercions la CGT, notamment la section locale Caisse des Dépôts pour sa participation à cette action. 

L'ATELIER


L'atelier est situé sous une bâche, au milieu d'un ensemble de tentes. Les populations réfugiées se regroupent par ethnie (ici les Kel Tamasheqs), par fédération (les Imouchars), par fraction (1ère fraction = Kel Tamoulaytes) puis par groupes familiaux ou associatifs.








Dans une des tentes (celle avec la chèvre), les femmes travaillent le cuir.

Les enfants souffrent pour la plupart de retard de croissance.





UTILISATION DES FONDS


Notre association partenaire est actuellement basée à Djibo au camp de Mentao. Dès la réception des 300 euros, cette association a mis en fabrication, de manière traditionnelle les outils suivants :
  • Deux enclumes, deux marteaux de forgerons et un soufflet.
  • Et a acheté deux limes et des pinces
Ces outils sont à la disposition de 12 forgerons, tous membres de l'association Tafilist.

la boite à outils


La boîte à outil des forgerons comprend les objets suivants pour le travail des métaux : une enclume, un soufflet, deux pinces, deux marteaux, deux limes.

Les objets ont été fabriqués de manière traditionnelle, sous l'égide des maîtres forgerons.





fabrication de l'enclume

Pour fabriquer une enclume, les forgerons se regroupent autour d'un maître. Ils sont dix à quinze à travailler entre 6 heures et minuit, le soir. Le travail est gratuit, mais une fête est organisée. Il faut donc prévoir des cigarettes, du tabac, un mouton, du riz et des condiments. Le maître forgeron est récompensé pour son savoir-faire par un don (un habit par exemple). Il faut ajouter à ces dépenses, le fer et le charbon.









fabrication du soufflet

Un soufflet est composé de deux peaux cousues, d'un embout et de bois. L'ensemble des matériaux est estimé à 16 000 CFA pour l'achat de peaux (2) tannées, d'un corps en bois et d'un embout spécifique.









fabrication des marteaux

Les marteaux sont fabriqués de la même manière que l'enclume. Mais ils nécessitent moins de temps. Le prid d'un grand marteau est estimé à la moitié de celui d'une enclume.

autres instruments

Les pinces et les limes ont été achetées sur le marché.


LES FACTURES FOURNIES ET LES ACHATS REALISES

Les factures rapportent les frais liés aux matières premières (charbon, fer) et à l'achat de petits outils qu'il est possible de trouver sur le marché local ou à Ouagadougou.

Les forgerons se sont réunis à quatre reprises pendant deux jours. La première fois ils ont acheté de la viande pour trois jours. Cette denrée particulièrement appréciées par les Kel Tamasheqs est inexistante dans le camp pour les moins fortunés.

Les autres occasions ont été moins fastes, seuls les aliments essentiels ont été achetés : riz, lait, thé et condiments. Les condiments permettent d'accompagner le riz et de faire varier les recettes. Le lait est une denrée également fort rare, car non distribué par les ONG.


Coût unitaire des objets :
enclumes        79,08
marteaux        33,35
soufflet           33,54
limes                6,10
pinces              4,57
pinces              4,57


date
Libellé de la dépense
bénéficiaire
Montant en CFA
Montant en Euros
22/05/2013 ½ sac de charbon

7500
11,4
Fer pour 2 enclumes

20000
30,5
Fer pour 2 marteaux

10000
15,2
2 grandes limes

8000
12,2
2 petites pinces

6000
9,1
2 ? moyennes

6000
9,1
05/06/2013 Riz (10 kg)

3000
4,6
Boîte de lait concentré (1kg)

3000
4,6
Thé

2000
3
Condiments

2000
3
Viande (3kg)

15000
22,9
Maître forgeron Amoumin Ag Mohamed
15000
22,9
27/05/2013 Maître forgeron Aguma Ag Mohaya
22000
33,5
10/06/2013 Riz (10kg)

3000
4,6
Boîte de lait concentré (1kg)

3000
4,6
Thé

2000
3
Condiments

2000
3
Maïtre forgeron Mohamed Ahmed Ag Mohamed
30000
45,7
15/06/2013 Riz (10 kg)

3000
4,6
Boîte de lait concentré (1kg)

3000
4,6
Thé

2000
3
Condiments

2000
3
Maître forgeron Aboubacrine Ag Ahmed
20000
30,5
TOTAL



189500
288,9


LISTE DES BENEFICIAIRES DU PROJET :



13 forgerons profitent de la mise en commun des outils, il s'agit de :


M Aboubacrine Ag Ahmed, M Mohamde Alzoumagat Ag Rissa, M Ibrahim Ag Ahmed, M Mohamed Agissa Ag Bollahi, M Agima Ag Mohayya, M Mohamed A li Ag Mohamed, M Med Aher Ag Almahdi, M Salahoudin Ag Moha, M Mossa Ag Oyyahit, M Hamzata Ag Mohamed, M Amoumin Ag Mohamed, M Aboubacren Sisse et M Ehamay Ag Gaffan.



Remarques : les noms de famille des Kel Tamasheqs sont restés traditionnels, à savoir, prénom de la personne suivi de Ag (fils de ) ou de Wallet (fille de) prénom du père.

Les membres de Tafilist et les autorités traditionnelles de la fraction des Kel Tamoulaytes ont vivement remercié les donateurs qui ont permis une amélioration des conditions de vie de quelques-uns des leurs.

Kel Imnas remercie également la CGT de la Caisse des Dépôts et la CGT d'Angers à travers elle de son soutien. Nous remercions également la CGT Nationale, notamment M Jacques Vallet et M Christian Pilichowski pour leur solidarité humaniste.

Nous regrettons seulement d'avoir pu faire mieux que cela......

rapport fait en décembre 2013
certifié conforme
Laurence Joignon
Trésorière Kel Imnas