famine dans les camps de réfugiés maliens
Depuis
février 2013, notre association mène une action auprès des enfants
réfugiés du camp de Saagniogniogo près de Ouagadougou.
octobre 2014 - camp de Mentao |
Les
camps du Burkina Faso sont placés sous la protection du Haut
Commissariat aux Réfugiés (HCR), institution sous l'égide des
Nations Unies. Ils acceuillent à Mentao-Djibo (2013 - 16500
personnes), à Goudoubo - Dori (2013 - 10360 personnes, à
Saagniogniogo - Ouagadougou (2013 - 2830 personnes) et Bobo-Dioulasso
(1400 à 2000).
Jusqu'alors
les réfugiés recevaient 6 kg de riz, 3 kg de bouillie, 1/4 de
litres d'huile et 3 500CFA (5.3€) par mois et par personne. Cette
ration permet de vivre durant 15 jours, sans viande, légume, fruit
ou lait pour les enfants, sucre, thé ou condiments.
Une
enquête réalisée en décembre 2013 a constaté des cas de
malnutrition dans les camps .... des compléments alimentaires sont
parfois distribués aux enfants ....
février 2013 camp de Saagniogniogo |
Dès
leur arrivée en avril 2012, Les réfugiés ont reçu des tentes du
HCR et d'une ONG, ainsi que des ustensiles de cuisine.
A
Saagniogniogo, la croix rouge assure les soins au quotidien. Dans ce
même camp, Terre des Hommes a mis en place une garderie périscolaire
et un pédibus pour laccompagner les enfants à l'école.
Début
2014, poussés par la faim, encouragés par des signes de paix, les
réfugiés ont tenté des retours spontanés vers le Mali. Le Haut
Commissariat aux Réfugiés les a accompagnés en leur offrant 35 000
CFA par personne (53.4€). Les réfugiés se sont organisés pour
louer des moyens de transport. Ils ont démonté en partie leurs
tentes et ont parfois vendu les bâches qui les protégeaient.
Le
14 avril, suite à la prise d'otage de fonctionnaires maliens à
Kidal par le MNLA, qui s'est soldée par une trentaine de morts et
l'envoi de 1500 soldats dans la zone, le HCR a stoppé l'aide au
retour, faute de pouvoir garantir la sécurité des réfugiés qui,
par leurs statuts sont placés sous leur responsabilité.
21 août 2014 camp de Saagniognogo |
La
distribution de vivres mensuelle du 10 mai a été reportée au 21
mai ; les réfugiés sont restés 30
jours sans manger.
Depuis
le mois de juin, les rations ont été diminuées de moitié. Elles
ne couvrent plus qu'une semaine d'alimentation par mois.
Les
réfugiés meurent de faim. Les hommes et les femmes que nous avons
vus sont squelettiques. Parmi eux, des femmes enceintes.
En
avril, les premières pluies sont arrivées. Les tentes ont été
abîmées. Les pluies du 16 et du 20 août 2014 à Ouagadougou ont
été particulièrement violentes et même mortelles. Un torrent
s'est formé à Saagniogniogo emportant tout sur son passage. Au
lendemain de ces orages, jour de distribution, le camion de vivres
s'est embourbé sur le chemin et n'a pu venir. Dans le camp, les
réfugiés étaient effondrés.
21 août 2014 camp de Saagniogniogo |
Nasser,ex garagiste de Gao, a pendant deux ans économisé pour créer un petit commerce de
recharge de batterie de portable et un cinéma vidéo-club. L'orage a
cassé sa tente et son matériel.
Shérif, quelques mètres plus
loin, a vu sa tente détruite durant la nuit et se réfugie dans un
abri où la pluie entre malgré tout et gâte ses maigres
possessions.
Juste à côté, une famille a perdu sa tente entraînée
par les flots. Les hommes la reconstruisent au matin.
Le
peuple du Sahel, Peuls, Songhaïs, Dogons, Kel Tamasheqs, meurt en
silence.
Pendant
ce temps les rebelles sont traités avec tous les égards, vivent
dans les villas de Ouaga 2000, roulent en 4*4 et envoient leurs
enfants dans les écoles privées.... dans l'indifférence et le
silence du monde.
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