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mardi 30 septembre 2014

famine dans les camps de réfugiés maliens


Depuis février 2013, notre association mène une action auprès des enfants réfugiés du camp de Saagniogniogo près de Ouagadougou.
octobre 2014 - camp de Mentao 

Les camps du Burkina Faso sont placés sous la protection du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), institution sous l'égide des Nations Unies. Ils acceuillent à Mentao-Djibo (2013 - 16500 personnes), à Goudoubo - Dori (2013 - 10360 personnes, à Saagniogniogo - Ouagadougou (2013 - 2830 personnes) et Bobo-Dioulasso (1400 à 2000).

Jusqu'alors les réfugiés recevaient 6 kg de riz, 3 kg de bouillie, 1/4 de litres d'huile et 3 500CFA (5.3€) par mois et par personne. Cette ration permet de vivre durant 15 jours, sans viande, légume, fruit ou lait pour les enfants, sucre, thé ou condiments.

Une enquête réalisée en décembre 2013 a constaté des cas de malnutrition dans les camps .... des compléments alimentaires sont parfois distribués aux enfants ....
février 2013 camp de Saagniogniogo

Dès leur arrivée en avril 2012, Les réfugiés ont reçu des tentes du HCR et d'une ONG, ainsi que des ustensiles de cuisine.

A Saagniogniogo, la croix rouge assure les soins au quotidien. Dans ce même camp, Terre des Hommes a mis en place une garderie périscolaire et un pédibus pour laccompagner les enfants à l'école.

Début 2014, poussés par la faim, encouragés par des signes de paix, les réfugiés ont tenté des retours spontanés vers le Mali. Le Haut Commissariat aux Réfugiés les a accompagnés en leur offrant 35 000 CFA par personne (53.4€). Les réfugiés se sont organisés pour louer des moyens de transport. Ils ont démonté en partie leurs tentes et ont parfois vendu les bâches qui les protégeaient.

Le 14 avril, suite à la prise d'otage de fonctionnaires maliens à Kidal par le MNLA, qui s'est soldée par une trentaine de morts et l'envoi de 1500 soldats dans la zone, le HCR a stoppé l'aide au retour, faute de pouvoir garantir la sécurité des réfugiés qui, par leurs statuts sont placés sous leur responsabilité.


21 août 2014 camp de Saagniognogo



La distribution de vivres mensuelle du 10 mai a été reportée au 21 mai ; les réfugiés sont restés 30 jours sans manger.

Depuis le mois de juin, les rations ont été diminuées de moitié. Elles ne couvrent plus qu'une semaine d'alimentation par mois. 

Les réfugiés meurent de faim. Les hommes et les femmes que nous avons vus sont squelettiques. Parmi eux, des femmes enceintes.

En avril, les premières pluies sont arrivées. Les tentes ont été abîmées. Les pluies du 16 et du 20 août 2014 à Ouagadougou ont été particulièrement violentes et même mortelles. Un torrent s'est formé à Saagniogniogo emportant tout sur son passage. Au lendemain de ces orages, jour de distribution, le camion de vivres s'est embourbé sur le chemin et n'a pu venir. Dans le camp, les réfugiés étaient effondrés.

21 août 2014 camp de Saagniogniogo
Nasser,ex garagiste de Gao, a pendant deux ans économisé pour créer un petit commerce de recharge de batterie de portable et un cinéma vidéo-club. L'orage a cassé sa tente et son matériel. 

Shérif, quelques mètres plus loin, a vu sa tente détruite durant la nuit et se réfugie dans un abri où la pluie entre malgré tout et gâte ses maigres possessions. 

Juste à côté, une famille a perdu sa tente entraînée par les flots. Les hommes la reconstruisent au matin.


Le peuple du Sahel, Peuls, Songhaïs, Dogons, Kel Tamasheqs, meurt en silence.


Pendant ce temps les rebelles sont traités avec tous les égards, vivent dans les villas de Ouaga 2000, roulent en 4*4 et envoient leurs enfants dans les écoles privées.... dans l'indifférence et le silence du monde.

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