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mercredi 24 septembre 2014

 BILAN BOITE A OUTILS


LES CAMPS DE REFUGIES


La situation dans les camps de réfugiés ne s'est pas améliorée depuis le constat fait en février 2013... loin de là. 

Les populations ont faim, très faim.

Cette photographie de notre partenaire, M Ibrahim Ag Ahmed, Président de l'association Tafilist, prise en octobre 2013 suffi à elle-même pour constater de la situation des réfugiés.




Il y a actuellement plus 80 000 réfugiés au Burkina Faso, principalement dans les camps de Djibo (Mentao environ 35 000 personnes), de Dori (environ 40 000 personnes), de Saagniogniogho (50005), Ouagadoudou et Bobo.






LE CAMP DE MENTAO



Voilà à quoi ressemble le camp de réfugiés sur lequel le projet « boîte à outils » s'est réalisé.... Des tentes à perte de vue, des vautours en guise d'éboueurs, des arbres absents, du sable (ce jour-là, il y avait une tempête de sable) et la désespérance.






Seul aspect positif, les tentes sont en coton, des latrines, des douches, des points d'eau, des mosquées, des écoles et des lieux de réunion sont aménagés dans les trois camps de Mentao.


RENCONTRE AVEC LES AUTORITES TRADITIONNELLES ET L'ASSOCIATION TALIFIST A MENTAO (BURKINA FASO)



En octobre, afin de faire le point sur l'ensemble de nos projets en cours ou programmés précédemment, tels que la construction d'une école, d'un dispensaire et d'un magasin d'alimentation pour bétail, notre équipe s'est rendue dans les camps de Goudoubo près de Dori et de Mentao près de Djibo au Sahel.





Durant cette visite, nous avons pu rencontrer les autorités traditionnelles de la région d'Aglal, réfugiées au Burkina Faso : le chef de fraction, ses fils, son marabout et ses conseillers, ainsi que le président de Tafilist, notre association partenaire. Le chef de fraction et notre partenaire Tafilist ont remercié l'action de notre association Kel Imnas tant pour son investissement, sa fidélité à ses partenaires et à sa pugnacité dans la recherche de solutions financières pour accompagner les populations aujourd'hui en exode.



DES SUBVENTIONS IMPOSSIBLES


Notre association s'est battue pendant plus de six mois pour tenter d'obtenir d'autres subventions . Nous avons sollicité les organismes suivants : la cellule de crise du Ministère des Affaires étrangères, l'Agence Française de Développement, le Conseil Général du Maine et Loire, la Mairie de Murs-Erigné, l'Office de Coopération Internationale de la Ville d'Angers, la Caisse d'Epargne .... sans succès. 

Voici la réponse de la Cellule de Crise du Ministère des Affaires Etrangères : 
« Merci de votre message. Nous ne pourrons pas donner une suite favorable à votre demande de subvention. Le soutien sur la crise malienne sera désormais pris en charge sur les financements émanant des engagements budgétaires pris lors du sommet de Bruxelles et ne relève donc plus des crédits d'urgence du Centre de Crise. En vous souhaitant bon courage pour la recherche de soutien, Bien cordialement... »

Seule la CGT, au niveau national (métallurgie) et au niveau local (section CDC), nous a apporté son soutien matériel et moral. 

Conseil Régional des Pays de la Loire nous accompagne sur le projet concernant les enfants maliens réfugiés au Burkina Faso.

Aussi, nous remercions la CGT, notamment la section locale Caisse des Dépôts pour sa participation à cette action. 

L'ATELIER


L'atelier est situé sous une bâche, au milieu d'un ensemble de tentes. Les populations réfugiées se regroupent par ethnie (ici les Kel Tamasheqs), par fédération (les Imouchars), par fraction (1ère fraction = Kel Tamoulaytes) puis par groupes familiaux ou associatifs.








Dans une des tentes (celle avec la chèvre), les femmes travaillent le cuir.

Les enfants souffrent pour la plupart de retard de croissance.





UTILISATION DES FONDS


Notre association partenaire est actuellement basée à Djibo au camp de Mentao. Dès la réception des 300 euros, cette association a mis en fabrication, de manière traditionnelle les outils suivants :
  • Deux enclumes, deux marteaux de forgerons et un soufflet.
  • Et a acheté deux limes et des pinces
Ces outils sont à la disposition de 12 forgerons, tous membres de l'association Tafilist.

la boite à outils


La boîte à outil des forgerons comprend les objets suivants pour le travail des métaux : une enclume, un soufflet, deux pinces, deux marteaux, deux limes.

Les objets ont été fabriqués de manière traditionnelle, sous l'égide des maîtres forgerons.





fabrication de l'enclume

Pour fabriquer une enclume, les forgerons se regroupent autour d'un maître. Ils sont dix à quinze à travailler entre 6 heures et minuit, le soir. Le travail est gratuit, mais une fête est organisée. Il faut donc prévoir des cigarettes, du tabac, un mouton, du riz et des condiments. Le maître forgeron est récompensé pour son savoir-faire par un don (un habit par exemple). Il faut ajouter à ces dépenses, le fer et le charbon.









fabrication du soufflet

Un soufflet est composé de deux peaux cousues, d'un embout et de bois. L'ensemble des matériaux est estimé à 16 000 CFA pour l'achat de peaux (2) tannées, d'un corps en bois et d'un embout spécifique.









fabrication des marteaux

Les marteaux sont fabriqués de la même manière que l'enclume. Mais ils nécessitent moins de temps. Le prid d'un grand marteau est estimé à la moitié de celui d'une enclume.

autres instruments

Les pinces et les limes ont été achetées sur le marché.


LES FACTURES FOURNIES ET LES ACHATS REALISES

Les factures rapportent les frais liés aux matières premières (charbon, fer) et à l'achat de petits outils qu'il est possible de trouver sur le marché local ou à Ouagadougou.

Les forgerons se sont réunis à quatre reprises pendant deux jours. La première fois ils ont acheté de la viande pour trois jours. Cette denrée particulièrement appréciées par les Kel Tamasheqs est inexistante dans le camp pour les moins fortunés.

Les autres occasions ont été moins fastes, seuls les aliments essentiels ont été achetés : riz, lait, thé et condiments. Les condiments permettent d'accompagner le riz et de faire varier les recettes. Le lait est une denrée également fort rare, car non distribué par les ONG.


Coût unitaire des objets :
enclumes        79,08
marteaux        33,35
soufflet           33,54
limes                6,10
pinces              4,57
pinces              4,57


date
Libellé de la dépense
bénéficiaire
Montant en CFA
Montant en Euros
22/05/2013 ½ sac de charbon

7500
11,4
Fer pour 2 enclumes

20000
30,5
Fer pour 2 marteaux

10000
15,2
2 grandes limes

8000
12,2
2 petites pinces

6000
9,1
2 ? moyennes

6000
9,1
05/06/2013 Riz (10 kg)

3000
4,6
Boîte de lait concentré (1kg)

3000
4,6
Thé

2000
3
Condiments

2000
3
Viande (3kg)

15000
22,9
Maître forgeron Amoumin Ag Mohamed
15000
22,9
27/05/2013 Maître forgeron Aguma Ag Mohaya
22000
33,5
10/06/2013 Riz (10kg)

3000
4,6
Boîte de lait concentré (1kg)

3000
4,6
Thé

2000
3
Condiments

2000
3
Maïtre forgeron Mohamed Ahmed Ag Mohamed
30000
45,7
15/06/2013 Riz (10 kg)

3000
4,6
Boîte de lait concentré (1kg)

3000
4,6
Thé

2000
3
Condiments

2000
3
Maître forgeron Aboubacrine Ag Ahmed
20000
30,5
TOTAL



189500
288,9


LISTE DES BENEFICIAIRES DU PROJET :



13 forgerons profitent de la mise en commun des outils, il s'agit de :


M Aboubacrine Ag Ahmed, M Mohamde Alzoumagat Ag Rissa, M Ibrahim Ag Ahmed, M Mohamed Agissa Ag Bollahi, M Agima Ag Mohayya, M Mohamed A li Ag Mohamed, M Med Aher Ag Almahdi, M Salahoudin Ag Moha, M Mossa Ag Oyyahit, M Hamzata Ag Mohamed, M Amoumin Ag Mohamed, M Aboubacren Sisse et M Ehamay Ag Gaffan.



Remarques : les noms de famille des Kel Tamasheqs sont restés traditionnels, à savoir, prénom de la personne suivi de Ag (fils de ) ou de Wallet (fille de) prénom du père.

Les membres de Tafilist et les autorités traditionnelles de la fraction des Kel Tamoulaytes ont vivement remercié les donateurs qui ont permis une amélioration des conditions de vie de quelques-uns des leurs.

Kel Imnas remercie également la CGT de la Caisse des Dépôts et la CGT d'Angers à travers elle de son soutien. Nous remercions également la CGT Nationale, notamment M Jacques Vallet et M Christian Pilichowski pour leur solidarité humaniste.

Nous regrettons seulement d'avoir pu faire mieux que cela......

rapport fait en décembre 2013
certifié conforme
Laurence Joignon
Trésorière Kel Imnas

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